Les 18 et 19 mars 2019 sont deux jours qui m'auront profondément marqués et qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Lundi 18 mars au matin, je me suis rendue au Studio Quotidien à Lyon, pour y rencontrer 4 formateurs et surtout, une joyeuse bande de
filles.
Ensemble, nous avons été les fées autour du berceau de la première communauté Française dédiée au Portrait Intime aussi appelé "Boudoir".
La première journée a été ponctuée par les partages autour de l'expérience de 4 photographes: deux spécialisés dans les portraits "Glamour" en studio (Delphine
Dos Santos & Olivier Fréchard) et deux spécialisés dans les
portraits de type lifestyle, en lumière naturelle essentiellement (Audrey
Dupuy-Gueton &
David Blueberry-Corner). Les échanges furent riches et la conférence de David a mis les larmes aux yeux de plus d'une personne!
La présence de
Franck Boutonnet, photographe de mariage mondialement reconnu et apprécié de bon nombre de photographes pour sa conférence n'a évidement rien gâché.
Lors de la seconde journée, nous avons posé nos boîtiers dans un appartement Lyonnais, loué pour l'occasion, en compagnie de Mademoiselle S et Mademoiselle So pour la prise de vue. C'était
intense, si bien qu'à l'issue des 3h de prises de vue, j'étais complètement rincée!
Alors, j'ai évidemment des images à vous montrer, mais je pense que ce qui m'a remué le plus, c'est la prise de conscience du POURQUOI j'ai commencé à faire ces images... On se retrouve un peu plus bas pour parler de ça?
C'est l'histoire d'une trahison.
Janvier 2006. Je me retrouve dans le cabinet de mon médecin traitant. L'annonce tombe: la masse qu'on m'a enlevée quelques semaines plus tôt est bien cancéreuse. Je suis atteinte de la maladie de
Hodgkin, un cancer du système lymphatique. Alors, le combat commence, un combat qui va durer près d'un an, avec de la chimiothérapie tous les 15 jours, la perte de cheveux, le corps qui change
jusqu'au point de me rendre méconnaissable.
Heureusement, je m'en sors, sinon, je ne pourrais pas vous écrire ces quelques lignes ici!
La reconstruction physique à l'issue de ces mois de traitements se fait plus ou moins rapidement: les cheveux repoussent vite, la fatigue intense disparaît plus lentement. Globalement, je vais
bien... mais j'ai la peur au ventre. Durant de longs mois, les rendez-vous et contrôles étaient très fréquents et réguliers. Mais à l'issue du traitement, les rendez-vous s'espacent beaucoup
plus. Il n'y a donc plus de médecins pour surveiller le moindre symptôme, pour rassurer, pour analyser...
Tant bien que mal, je m'y fais. Avec le sentiment de vivre dans une bombe à retardement: mon corps. Impossible de savoir si chaque cellule de mon corps est saine ou s'il y en a qui se détraquent
à nouveau... Mon corps m'a trahi une fois et il pourrait bien recommencer...
D'ailleurs, il recommence!
Cette fois-ci en 2012, avec une auto-destruction plus lente, plus insidieuse... un Hashimoto, affection de la thyroïde.
Alors, comment vit-on avec un corps qui s'autodétruit à petit feu?
Et puis d'ailleurs, comment vit-on avec notre corps dans la société d'aujourd'hui?
La première fille que j'ai photographiée avait subi une opération pour perdre beaucoup de poids. L'opération avait tellement bien "réussi" qu'elle en perdait trop... Les photos étaient un moyen
pour se voir, car sinon, elle ne pouvait pas se rendre compte de son apparence: son cerveau continuait à lui faire croire qu'elle était obèse.
Et puis il y a eu la maman qui venait de divorcer. Et la fille qui avait des cicatrices. Et la maman de 3 magnifiques enfants. Et la jeune femme qui n'aimait pas son bidon. Et le jeune homme qui
manquait de confiance en lui. Et...
Et voilà. C'est comme ça que Parfaitement Imparfait est né pour "vous aider à célébrer votre connexion avec vous-même".
Parce qu'un corps, nous n'en avons qu'un. Il nous porte. Il fabrique des humains, parfois. Il nous permet de jouir de la vie. Sans lui, nous ne serions pas.
C'est l'histoire d'une invitation.
Votre corps ne ressemble probablement pas à l'idéal que vous vous êtes fixé. Mais il est là, inlassablement, pour vous.
Et si on célébrait ça?
Et si on apprenait à l'apprécier plus, et le haïr un peu moins?
Venez, ce sera joyeux.
Parfois on pleurera, mais les larmes libèrent le cœur...
Alignons à nouveau votre corps... et votre âme!
Merci à Audrey, David, Olivier, Delphine
et toutes mes collègues pour ce moment unique
qu'était KorZéaM à Lyon, ce 18 et 19 mars 2019.
Merci à Mademoiselle S et Mademoiselle So
pour ces portraits réalisés le 19 mars 2019.